PARIS, 15 juillet (APM Santé) - Pour déterminer si une douleur thoracique est ou non d'origine cardiaque, rien ne sert d'évaluer dans quelle mesure elle répond à l'administration d'un dérivé nitré vasodilatateur, indiquent les résultats d'une étude publiée dans les "Annals of Emergency Medicine".
Les précédents études s'étant déjà penchées sur la question n'ont abouti qu'à des conclusions contradictoires, rappellent le Dr Déborah Dierks, de l'université de Californie, et ses collègues. Cependant, à la différence de ce qui a été fait dans cette nouvelle analyse, la plupart de ces enquêtes n'avaient pas fait appel à des outils d'évaluation de la douleur validés pour observer l'évolution de l'état des patients.
Pour cette nouvelle étude, les chercheurs américains ont pris en compte les données recueillies auprès de 664 patients s'étant présenté dans un service d'urgences entre le 24 mai 2001 et le 30 avril 2002. Les participants ont été traités par un dérivé nitré vasodilatateur administré par voie sublinguale, et ils ont dû chiffrer l'intensité de leur douleur sur une échelle numérique descriptive de 11 points, avant puis après la première prise de ce traitement.
L'analyse des dossiers des patients après leur sortie a permis aux auteurs de constater qu'un diagnostic d'infarctus du myocarde ou de maladie coronaire avait été posé pour 18% des participants, qui ont donc été considérés comme ayant été confrontés à une douleur thoracique d'origine cardiaque.
Dans un deuxième temps, les auteurs ont procédé à l'étude de l'évolution des scores de douleur rapportés par les patients après l'administration du traitement vasodilatateur. Il est apparu que 19% des patients n'avaient alors ressenti aucun changement, 31% n'avaient connu qu'un léger soulagement de leur douleur, tandis que 22% des participants ont rapporté un soulagement modéré et 28% ont indiqué avoir alors ressenti un soulagement significatif ou complet de leur douleur.
D'après les analyses statistiques, le fait qu'une douleur thoracique s'avère finalement être d'origine cardiaque n'est pas lié à l'importance de l'évolution de la douleur thoracique après l'administration d'un traitement vasodilatateur, ont remarqué les auteurs.
Bien que l'administration de ce dérivé nitré se montre fort utile dans la prise en charge des douleurs thoraciques, la réponse de la douleur à ce traitement n'aide pas particulièrement à distinguer les douleurs thoraciques d'origine cardiaque de celles dues à une autre cause, concluent les auteurs
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