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Les prouesses de la chirurgie cardiaque

Aujourd’hui, les chirurgiens en cardiologie sont capables de réaliser ce qui était encore impensable il y a quelques années : remplacer les pièces défectueuses du coeur, régler ses battements, adapter des nouveaux vaisseaux, en bref, offrir un large panel d’interventions adaptées à chaque pathologie. Doctissimo fait le point sur les techniques fréquemment employées dans les hôpitaux et présente les perspectives thérapeutiques proposées par la recherche.

http://ad.doctissimo.fr/5/www.doctissimo.fr/pages_sante/maladies_cardio/exclu/2137654588/Middle/OasDefault/default/empty.gif/4b66744472553072757055414278364e?L’angioplastie ou dilatation artérielle

Utilisée depuis 1977, l’angioplastie permet de rétablir un flux sanguin normal dans les artères rétrécies par une plaque d’athérosclérose (accumulation de cholestérol). Elle consiste à insérer dans l’artère bouchée un fin cathéter terminé par un ballonnet, qui une fois gonflé, dilate l’artère et permet un rétablissement du flux sanguin.

Mais dans les six mois suivant cette intervention, trois complications peuvent se produire : un recul élastique de la paroi artérielle diminuant son diamètre, une prolifération de cellules due à la cicatrisation des tissus et une vasoconstriction chronique du vaisseau. C’est ce qu’on appelle la resténose post-angioplastie. On peut déposer alors à l’intérieur un petit treillis métallique, le stent, qui tel un ressort, maintient l’artère ouverte lorsque le ballonnet est retiré. Il réduit le taux de resténose de 30 % en limitant le recul élastique et la vasoconstriction, mais il n’empêche pas la prolifération cellulaire. Dans ce contexte, l’utilisation de radiations ionisantes pourrait apporter une solution efficace.

Le pontage coronarien

On réalise un pontage coronarien lorsqu’une angioplastie n’est pas envisageable. Cette technique, développée depuis 1964, consiste à implanter une veine ou une artère servant de pont entre l’aorte et la partie du vaisseau coronaire située en aval de l’obstruction. Lorsque les coronaires sont bouchés à plusieurs endroits, on réalise des multiples pontages.

La veine utilisée est habituellement prélevée sur la jambe, (veines saphènes), mais lorsqu’il s’agit d’une occlusion plus importante, les chirurgiens utilisent l’artère mammaire. Dans tous les cas, c’est une intervention lourde, qui nécessite la mise en place d’une circulation extra-corporelle pendant l’opération afin d’arrêter le coeur. Un séjour à l’hôpital d’une quinzaine de jours est indispensable à une bonne récupération et à la vérification de l’état des cicatrices.

La revascularisation par laser à travers le muscle cardiaque

Cette technique s’adresse aux angines de poitrine sévères, qui ne sont améliorées ni par angioplastie, ni par pontage. La technique consiste à percer avec un laser une multitude de minuscules "tunnels" dans la parois du muscle cardiaque, afin de permettre au sang contenu dans le coeur d’aller directement oxygener les cellules.

Le pacemaker

C’est l’appareil implantable le plus répandu. Chaque année, 30 000 environ sont implantés en France, et la pose de ce stimulateur cardiaque constitue à l’heure actuelle un geste de routine pour les chirurgiens.

La greffe du coeur

Elle est la dernière solution envisagée. L’opération consiste à retirer le coeur malade en sectionnant ses gros vaisseaux, pour le remplacer par un coeur sain provenant d’un donneur en état de mort cérébrale. Cette intervention est très longue, mais c’est un nouveau souffle pour les patients et ce, malgré les traitements immunosuppresseurs lourds prescrits à vie. Car plus de 70 % d’entre eux sont toujours en vie 10 ans après l’opération.

Des progrès considérables

Il y a à peine 40 ans, les médecins traitaient l’infarctus du myocarde à la morphine et en alitant le patient un mois durant. La survie était très faible. Même si les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans nos pays occidentaux, la révolution apportée par la chirurgie en moins d’un demi-siècle est considérable. En allant de concert avec les progrès préventifs et thérapeutiques, elle représente un espoir certain de guérir un jour complètement ce type de maladies.

Delphine Berdah

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