27.3.11

La maladie de Bouveret : des palpitations intermittentes

Les symptômes de la maladie de Bouveret


La crise de tachycardie survient très brutalement, spontanément (sans élément déclenchant), et s'achève d'elle-même tout aussi brusquement. Le cœur peut s'accélérer jusqu'à 200, voire 250 battements par minute, alors que la fréquence est normalement de 70 à 80 battements par minute. La crise peut durer quelques secondes, quelques minutes, voire aussi parfois plusieurs jours. La tachycardie s'accompagne d'une sensation d'angoisse, d'étouffement, de douleurs dans la poitrine ou d'un malaise. Certaines personnes peuvent poursuivre leurs activités, d'autres doivent s'allonger ou font une syncope. La fin de la crise s'accompagne d'une fatigue et d'une lassitude, ainsi que d'une émission d'urine.

Qui sont les personnes concernées ?


Ce trouble du rythme cardiaque est très fréquent, particulièrement chez les personnes jeunes. Il peut survenir chez des sujets qui présentent une cardiopathie, avec un risque majeur de décompensation qui impose une hospitalisation. Mais la maladie de Bouveret peut aussi toucher des personnes en bonne santé, indépendamment de tout autre maladie cardiaque. Dans ce dernier cas, en l'absence de pathologie cardiaque associée, la maladie de Bouveret n'est pas grave et s'améliore souvent après la cinquantaine.
Un dérèglement de la glande thyroïde (hyperthyroïdie) peut aussi entraîner une maladie de Bouveret. (c'est que le rythme cardiaque est aussi contrôlé par des hormones.)

A quoi est due cette maladie de Bouveret ?


La cause est une anomalie de la conduction de l'influx nerveux dans le cœur.
Rappelons que les battements du cœur sont contrôlés par une petite zone composée de cellules nerveuses situées dans le cœur droit. C'est elle qui, en envoyant des impulsions électriques, provoque la contraction du muscle cardiaque. Dans le cas de la maladie de Bouveret, il existe un faisceau nerveux supplémentaire (dès la naissance) ou accessoire, qui induit des contractions cardiaques additionnelles.

Le diagnostic repose sur l'électrocardiogramme (enregistrement de l'activité électrique du cœur). Comme celui-ci est normal entre les crises, il est nécessaire de réaliser cet examen en période de crise.

Que faire en cas de crise et quels sont les traitements ?


Généralement, la crise cesse d'elle-même avec du repos. Des anxiolytiques sont parfois proposés pour accélérer la fin de la crise. Sinon, la tachycardie peut être interrompue par des manipulations dites vagales qui consistent par exemple à masser l'artère carotide située à la base du cou, doucement et progressivement.
En cas de crise sévère, on recourt à des médicaments en perfusion pour stopper la tachycardie (des antiarythmiques notamment).
Lorsque la maladie est mal supportée, un traitement de fond est prescrit pour diminuer la fréquence des crises et augmenter la sensibilité des manipulations vagales.
Enfin, il existe un traitement radical qui repose sur l'ablation du tissu nerveux responsable des tachycardies (ablation chirurgicale ou destruction par électrocoagulation).
Quant à la prévention, on recommande d'éviter les excitants tels que le café, le tabac et l'alcool.

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