Chicago, le 17 novembre - Les communications inter-auriculaires (CIA) toucheraient 500 à 600 enfants chaque année, plus souvent chez des filles. Lorsqu’un traitement de cette malformation congénitale est nécessaire, deux procédures sont possibles : une technique mini-invasive qui va utiliser une prothèse introduite par cathéter et une chirurgie classique à coeur ouvert. Présentée lors du congrès 2010 de l’AHA, une étude compare la sécurité à long terme de ces deux techniques.
A l’âge foetal, nous avons naturellement un trou entre les deux oreillettes qui sont les deux parties hautes du coeur. Normalement, à la naissance ce trou doit se fermer mais chez certains enfants, cette fermeture n’intervient pas. On a alors un passage de sang d’une oreillette vers l’autre. On parle alors de communication inter-auriculaire (CIA). La gravité de cette maladie congénitale dépend en partie de la taille de ce trou et donc de la quantité de sang qui passe d’une oreillette à l’autre, et donc des conséquences que cela peut avoir au niveau de la circulation artérielle, en particulier pulmonaire.
Une technique mini-invasive préférée à la chirurgie à coeur ouvert
Le traitement d'une communication inter auriculaire n'est pas systématique. Il peut se faire à tous les âges, mais rarement avant 6 ans. Dans ce cas, deux techniques sont disponibles, l’implantation d’un dispositif de type ombrelle. Introduit via un cathéter introduit au niveau d’une veine de la jambe, cette prothèse rétractée va être guidée jusqu’au coeur où elle va boucher le trou. Lorsque cette technique n’est pas possible, une chirurgie à coeur ouvert est pratiquée.
Présentée dans le cadre du congrès 2010 de l’AHA, une étude a suivi 580 enfants atteints de communications inter-auriculaires de type ostium secundum (la forme plus fréquente) afin d’évaluer la sécurité sur le long terme des deux techniques (321 chirurgie classique et 259 via cathéter). Responsable de cette étude, le Dr Owens nous présente les résultats :
Moins de complications et une durée de séjour plus courte avec la procédure par cathéter
Dans le détail, l’âge moyen pour les patients opérés était de 4,6 ans compares à 5,7 ans pour la procédure par cathéter. Les chercheurs ont trouvé :
• Aucune différence en termes de décès entre les deux groupes après 5 ans de suivi ;
• Durant le suivi de trios ans, les enfants ayant subi une procédure par cathéter ont présenté une réduction de 62 % des événements neurologiques ;
• Les enfants bénéficiant de la technique mini-invasive par cathéter restent moins longtemps à l’hôpital ;
• Les enfants bénéficiant de la technique par cathéter ont plus souvent besoin de re-intervention et ont eu besoin de plus de visites avec un non-cardiologue.
Selon les auteurs, bien que les mécanismes à l’origine de ces différences restent mystérieux, ils soupçonnent un effet délétère de la circulation extracorporelle mise en place pour les chirurgies à coeur ouvert. Bien que largement utilisée, cette technique peut augmenter le risque de complications neurologiques. Un risque particulièrement préoccupant pour des enfants dont le cerveau est encore en développement. De plus amples études seront nécessaires pour étayer cette hypothèse. Enfin, le Dr Owens précise que les interventions par cathéter ne sont pas toujours possible, en particulier lorsque l’ouverture entre les deux oreillettes est trop large, lorsque d’autre anomalies congénitales ou des conditions médicales particulières sont également présentes.
David Bême
26.4.11
Malformations congénitales : les procédures mini-invasives sont une alternative sûre
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